Regard sur le Liban : un pays à l’identité complexe pris dans l’étau d’un système politique confessionnel et de sa position régionale
La dramatique explosion du port de Beyrouth survenue le 4 août 2020, qui a causé la mort de 220 personnes et fait 6500 blessés1, constitue le symbole de la faillite politique et économique du Liban. L’acharnement des autorités libanaises pour entraver l’enquête est également le symbole de la faillite judiciaire et de la corruption de ses élites. Les autorités se protègent de toute obligation de rendre des comptes, perpétuant la culture d’impunité qui règne dans le pays.
Comme le rappelle Aya Majzoub, directrice régionale adjointe pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International, “les autorités libanaises ont eu trois ans pour enquêter sur les causes de l’explosion dévastatrice qui a eu lieu dans le port de Beyrouth, et pour amener les personnes soupçonnées d’avoir une responsabilité pénale à répondre de leurs actes. Pourtant, à ce jour, absolument personne n’a été amené à rendre de comptes pour cette tragédie du 4 août 2020.”
Selon la Banque mondiale, la crise économique et financière qui frappe le Liban est probablement l'une des trois pires crises que le monde ait connues depuis le milieu du XIXème siècle. Cette crise s'ajoute au choc causé par les explosions survenues au port de Beyrouth. Les conséquences sociales de cette crise sont désastreuses. Les Libanais ont vu l'essentiel de leurs dépôts bloqués sur leurs comptes bancaires tandis que les banques pratiquent une décote - « haircut » - élevée sur les retraits. Le rapport du Sénat “Situation du Liban et perspective de sortie de crise” en date du 22 décembre 2023, indique que “La livre libanaise a perdu près de 98 % de sa valeur par rapport à 2019. Le taux de pauvreté s'est envolé et les services publics se sont effondrés. De nombreux jeunes et forces vives ont été contraints à l'exil, affaiblissant le pays”2.
Face à cette situation qui aurait nécessité des mesures d'urgence, la situation paraît bloquée sur le plan politique. Le gouvernement expédie les affaires courantes depuis mai 2022, date des dernières élections législatives qui ont été marquées par l'émergence d'un nouvel équilibre au sein du Parlement libanais. Le Président de la République, M. Michel Aoun a quant à lui quitté ses fonctions le 31 octobre 2022 et aucun successeur n'a pu être élu par le Parlement depuis lors3.
Trop souvent réduit à ces crises à répétitions, aux divisions confessionnelles qui le minent et à son rôle de terrain d’affrontements entre puissances, ce pays situé sur la côte orientale de la mer Méditerranée possède pourtant une identité riche et plurielle, ainsi qu’un potentiel de développement économique non-négligeable, mais sous-exploité.
Cet article synthétique entend essayer de porter un regard plus nuancé sur le Liban pour mettre en avant la complexité de l’identité libanaise, étroitement liée à la singularité de son système politique. Il s’agit également d’évoquer son modèle économique et ses limites. Enfin, tout en essayant de dépasser certains clichés parfois associés au pays, nous reviendrons sur le poids du contexte régional dans les dynamiques internes qui influencent le Liban.
Afin d’apporter un peu de contexte, commençons par étudier les événements qui ont conduit à son indépendance en 1943.
Face à cette situation qui aurait nécessité des mesures d'urgence, la situation paraît bloquée sur le plan politique. Le gouvernement expédie les affaires courantes depuis mai 2022, date des dernières élections législatives qui ont été marquées par l'émergence d'un nouvel équilibre au sein du Parlement libanais. Le Président de la République, M. Michel Aoun a quant à lui quitté ses fonctions le 31 octobre 2022 et aucun successeur n'a pu être élu par le Parlement depuis lors3.
Trop souvent réduit à ces crises à répétitions, aux divisions confessionnelles qui le minent et à son rôle de terrain d’affrontements entre puissances, ce pays situé sur la côte orientale de la mer Méditerranée possède pourtant une identité riche et plurielle, ainsi qu’un potentiel de développement économique non-négligeable, mais sous-exploité.
Cet article synthétique entend essayer de porter un regard plus nuancé sur le Liban pour mettre en avant la complexité de l’identité libanaise, étroitement liée à la singularité de son système politique. Il s’agit également d’évoquer son modèle économique et ses limites. Enfin, tout en essayant de dépasser certains clichés parfois associés au pays, nous reviendrons sur le poids du contexte régional dans les dynamiques internes qui influencent le Liban.
Afin d’apporter un peu de contexte, commençons par étudier les événements qui ont conduit à son indépendance en 1943.
L’indépendance du Liban et l’instauration d’un régime politique fondé sur une répartition multiconfessionnelle
À l’issue de la Seconde Guerre mondiale, la France reçoit un mandat de la Société des Nations (SDN), ancêtre de l’Organisation des Nations unies (ONU), pour administrer la Syrie et “Grand-Liban” dont la capitale est Beyrouth4. Dès 1916, les accords secrets Sykes-Picot avaient fixé au Proche-Orient les zones d'influence respectives des deux puissances française et britannique5. En 1922, la Société des Nations confirme les deux mandats de la France et de la Grande-Bretagne, et en 1926 le Liban devient une République parlementaire, réservant des pouvoirs forts au chef de l'État.
Le mandat prend fin durant la Seconde Guerre mondiale. Le 11 novembre 1943, à la suite de législatives remportées par une majorité d'indépendantistes, le Parlement abroge les textes faisant référence au mandat français. Sous pression, les autorités mandataires cèdent le 22 novembre, date que le Liban adoptera comme celle de son indépendance. Béchara el Khoury et Riad el Solh adoptent un pacte national, non écrit, qui établit un système présidentiel et parlementaire « confessionnaliste ». Il pose les bases de la “coexistence” entre les communautés confessionnelles qui composent le peuple libanais. Ce partage des pouvoirs attribue la présidence de la République à un maronite6, celle du gouvernement à un musulman sunnite et la présidence de l'Assemblée à un chiite7. À cela s’ajoutent les orthodoxes grecs qui obtiennent la vice-présidence de la Chambre des députés. Enfin, il est important de rappeler que ce pacte définit le Liban comme un pays arabe, de langue arabe, tout en reconnaissant son lien culturel et spirituel avec l’Occident, en particulier la France.
Le dernier recensement officiel réalisé au Liban date de 1932, lors du mandat français. À l'époque, on estime que les chrétiens (maronites, orthodoxes, catholiques et autres) représentent 51 à 54 % de la population, tandis que les musulmans en représentent entre 44 à 48 % (répartition entre sunnites, chiites et druzes), sur une population totale estimée entre 700 000 et 800 000 habitants. À partir des conclusions d’une étude publiée en 20188, “The Lebanese Demographic Reality”, et basée sur les listes électorales de 2011, on estime que désormais les chrétiens représentent 38 % de la population libanaise, pour 60 % de musulmans9.
De facto, ces évolutions démographiques, qui doivent être considérées avec une grande prudence, remettent en cause la nature du système basé sur un équilibre confessionnel. D’aucuns peuvent considérer que la répartition des pouvoirs n’est plus du tout représentative de la réalité démographique du pays. Malgré tout, si des réformes semblent nécessaires, toute modification du système confessionnel apparaît comme très délicate. L’équilibre politique en place demeure très fragile et toute entreprise de modification des règles institutionnelles comporte le risque de voir ré-apparaître des tensions communautaires.
Ce système bâti pour garantir la paix entre les communautés produit un ensemble d'effets néfastes pour la population. Il favorise un fort clientélisme avec des leaders politiques privilégiant leurs propres réseaux au détriment de l’intérêt général, tout en alimentant la corruption par le détournement des ressources publiques. De plus, la nécessité de consensus entre des groupes aux intérêts souvent antagonistes complique toute initiative de changement, tandis que la fragmentation sociale empêche la formation de mouvements pérennes unifiés en faveur de réformes. Ainsi, ce paysage complexe perpétue une dynamique où les besoins des citoyens sont relégués au second plan.
Pourtant, à la suite de son indépendance, le Liban a malgré tout connu une période de relative prospérité et d’espoir, bien avant que des tensions sectaires ne plongent le pays dans la guerre civile.
Le mandat prend fin durant la Seconde Guerre mondiale. Le 11 novembre 1943, à la suite de législatives remportées par une majorité d'indépendantistes, le Parlement abroge les textes faisant référence au mandat français. Sous pression, les autorités mandataires cèdent le 22 novembre, date que le Liban adoptera comme celle de son indépendance. Béchara el Khoury et Riad el Solh adoptent un pacte national, non écrit, qui établit un système présidentiel et parlementaire « confessionnaliste ». Il pose les bases de la “coexistence” entre les communautés confessionnelles qui composent le peuple libanais. Ce partage des pouvoirs attribue la présidence de la République à un maronite6, celle du gouvernement à un musulman sunnite et la présidence de l'Assemblée à un chiite7. À cela s’ajoutent les orthodoxes grecs qui obtiennent la vice-présidence de la Chambre des députés. Enfin, il est important de rappeler que ce pacte définit le Liban comme un pays arabe, de langue arabe, tout en reconnaissant son lien culturel et spirituel avec l’Occident, en particulier la France.
Le dernier recensement officiel réalisé au Liban date de 1932, lors du mandat français. À l'époque, on estime que les chrétiens (maronites, orthodoxes, catholiques et autres) représentent 51 à 54 % de la population, tandis que les musulmans en représentent entre 44 à 48 % (répartition entre sunnites, chiites et druzes), sur une population totale estimée entre 700 000 et 800 000 habitants. À partir des conclusions d’une étude publiée en 20188, “The Lebanese Demographic Reality”, et basée sur les listes électorales de 2011, on estime que désormais les chrétiens représentent 38 % de la population libanaise, pour 60 % de musulmans9.
De facto, ces évolutions démographiques, qui doivent être considérées avec une grande prudence, remettent en cause la nature du système basé sur un équilibre confessionnel. D’aucuns peuvent considérer que la répartition des pouvoirs n’est plus du tout représentative de la réalité démographique du pays. Malgré tout, si des réformes semblent nécessaires, toute modification du système confessionnel apparaît comme très délicate. L’équilibre politique en place demeure très fragile et toute entreprise de modification des règles institutionnelles comporte le risque de voir ré-apparaître des tensions communautaires.
Ce système bâti pour garantir la paix entre les communautés produit un ensemble d'effets néfastes pour la population. Il favorise un fort clientélisme avec des leaders politiques privilégiant leurs propres réseaux au détriment de l’intérêt général, tout en alimentant la corruption par le détournement des ressources publiques. De plus, la nécessité de consensus entre des groupes aux intérêts souvent antagonistes complique toute initiative de changement, tandis que la fragmentation sociale empêche la formation de mouvements pérennes unifiés en faveur de réformes. Ainsi, ce paysage complexe perpétue une dynamique où les besoins des citoyens sont relégués au second plan.
Pourtant, à la suite de son indépendance, le Liban a malgré tout connu une période de relative prospérité et d’espoir, bien avant que des tensions sectaires ne plongent le pays dans la guerre civile.
Le Liban, de “la Suisse du Moyen-Orient” à la banqueroute totale.
Après l’indépendance, de “l’âge d’or” du Liban au déclenchement de la guerre civile.
La période de construction de l'État libanais, de l'indépendance en 1943 à la fin des années 1970, est caractérisée par une dynamique à la fois prometteuse et conflictuelle. À partir des années 1950, le pays joue un rôle de hub à la fois financier (via ses banques), énergétique (via ses raffineries) et de transport10. Le dynamisme du secteur bancaire et l’attractivité touristique permettent à Beyrouth de devenir un centre financier régional, et de faire le pont entre les puissances pétrolières du golfe et les puissances occidentales. Le boom pétrolier des pays voisins incite de nombreux investisseurs à chercher des opportunités au Liban. Des projets d'infrastructures (raffineries, routes, ponts, bâtiments commerciaux) sont financés, et des entreprises libanaises bénéficient de contrats liés aux projets de développement dans les pays du Golfe. Les autorités fondent des institutions bancaires nationales, comme la Byblos Bank ou la Banque du Liban en 1963 et 1964, qui favorisent le crédit à la consommation et le financement de nouvelles infrastructures. En atteste l'ouverture de l’aéroport de Beyrouth en avril 1954 ainsi que la modernisation du port qui joue un rôle déterminant pour permettre au pays de devenir un point de passage clé du commerce régional et mondial.
En parallèle, les secteurs éducatifs et touristiques se développent. L’Université de Beyrouth symbolise cette attractivité en devenant une université de premier plan dans la région. Quant au tourisme, mentionnons qu’à la fin des années 1960 sont créés le Conseil National du Tourisme, un bureau de tourisme pour les jeunes et neuf « Maison du Liban » ouvrent dans de grandes capitales à l’étranger11. Le géographe Jean-Marc Prost-Tournier présente en 1974 le Liban comme le « premier pays touristique du Moyen-Orient arabe ». Selon lui, il accueille en 1972 « plus de 1 500 000 touristes »12, faisant par là état de progrès remarquables dans le développement des infrastructures en 25 ans.
Sur le plan diplomatique et extérieur, le Liban s’affirme et participe notamment à la création de la Ligue Arabe, organisation régionale qui voit le jour en 1945 et vise à affirmer l'unité de la « nation » arabe et l'indépendance de chacun de ses membres.
À cette époque, les banques, la culture, la diplomatie, les échanges de haut niveau, tout ou presque dans la région, passe par Beyrouth. Certains Libanais n’hésitent pas à qualifier leur pays de “Suisse du Moyen-Orient", même si le terme est loin de faire consensus. En réalité, il est difficile de parler d’un “âge d’or” du Liban, et ce malgré des années marquées par une forte croissance, car sous cette apparente stabilité, des fractures sociales et politiques commencent à se creuser, exacerbées par les inégalités croissantes, l’absence de développement d’une économie primaire avec des secteurs de productions forts, et des tensions confessionnelles. Dès l’année 1958, de premiers heurts apparaissent13 entre communautés sur fond de divisions opposant pro-Occidentaux et partisans du panarabisme14. Les deux guerres israélo-arabes15 de 1948-1949 et de 1967 entraînent un afflux massif de réfugiés palestiniens et bouleversent le fragile équilibre démographique entre chrétiens et musulmans, et sur lequel repose la séparation proportionnelle des pouvoirs.
Au début de l’année 1975, l’épisode du massacre du bus de Beyrouth dans le quartier de Ain el-Remmaneh (attaque contre un bus palestinien dans un quartier chrétien) met le feu aux poudres16 et déclenche une guerre civile dans le pays. Le conflit qui dure 15 ans, coûte la vie à 150 000 personnes, et l’on recense entre 150 000 et 200 000 blessés (estimations)17.
En parallèle, les secteurs éducatifs et touristiques se développent. L’Université de Beyrouth symbolise cette attractivité en devenant une université de premier plan dans la région. Quant au tourisme, mentionnons qu’à la fin des années 1960 sont créés le Conseil National du Tourisme, un bureau de tourisme pour les jeunes et neuf « Maison du Liban » ouvrent dans de grandes capitales à l’étranger11. Le géographe Jean-Marc Prost-Tournier présente en 1974 le Liban comme le « premier pays touristique du Moyen-Orient arabe ». Selon lui, il accueille en 1972 « plus de 1 500 000 touristes »12, faisant par là état de progrès remarquables dans le développement des infrastructures en 25 ans.
Sur le plan diplomatique et extérieur, le Liban s’affirme et participe notamment à la création de la Ligue Arabe, organisation régionale qui voit le jour en 1945 et vise à affirmer l'unité de la « nation » arabe et l'indépendance de chacun de ses membres.
À cette époque, les banques, la culture, la diplomatie, les échanges de haut niveau, tout ou presque dans la région, passe par Beyrouth. Certains Libanais n’hésitent pas à qualifier leur pays de “Suisse du Moyen-Orient", même si le terme est loin de faire consensus. En réalité, il est difficile de parler d’un “âge d’or” du Liban, et ce malgré des années marquées par une forte croissance, car sous cette apparente stabilité, des fractures sociales et politiques commencent à se creuser, exacerbées par les inégalités croissantes, l’absence de développement d’une économie primaire avec des secteurs de productions forts, et des tensions confessionnelles. Dès l’année 1958, de premiers heurts apparaissent13 entre communautés sur fond de divisions opposant pro-Occidentaux et partisans du panarabisme14. Les deux guerres israélo-arabes15 de 1948-1949 et de 1967 entraînent un afflux massif de réfugiés palestiniens et bouleversent le fragile équilibre démographique entre chrétiens et musulmans, et sur lequel repose la séparation proportionnelle des pouvoirs.
Au début de l’année 1975, l’épisode du massacre du bus de Beyrouth dans le quartier de Ain el-Remmaneh (attaque contre un bus palestinien dans un quartier chrétien) met le feu aux poudres16 et déclenche une guerre civile dans le pays. Le conflit qui dure 15 ans, coûte la vie à 150 000 personnes, et l’on recense entre 150 000 et 200 000 blessés (estimations)17.
La période post-guerre civile, entre tentative de reconstruction et influence syrienne.
Après la fin de la guerre civile (1975-1990), l'économie libanaise entame une phase de reconstruction sous l’impulsion du Premier ministre Rafic Hariri. Durant les années 1990, d'importants investissements, notamment dans la reconstruction de Beyrouth, sont réalisés au prix d’un endettement public massif. Les années 2000 marquent une reprise de l’activité économique dans le pays, qui reste cependant très fragile en raison de la dépendance du secteur aux services et à des secteurs volatiles (bancaires et immobiliers principalement) ainsi qu’à son importante diaspora.
Cependant, cette période est aussi très marquée par la présence ou “tutelle syrienne”, prévue dans les accords de Taëf18, ayant mis fin à la guerre civile libanaise. L’accord renforce la mainmise de la Syrie sur le Liban. Damas devient alors le “garant” de la stabilité au Liban, avec un déploiement militaire et un contrôle direct sur les affaires politiques. Sur le plan économique, la tutelle syrienne renforce les pratiques de clientélisme et de favoritisme au sein de l'administration libanaise, avec de nombreux fonctionnaires et politiciens rendant des comptes à Damas. Bien que le Liban attire de nouveau des investissements internationaux, la Syrie s’oppose à des réformes économiques pouvant favoriser la transparence et le développement d'institutions solides. Le système économique reste axé sur l'endettement, alimenté par la reconstruction post-guerre, sans contrôle rigoureux. La présence syrienne laisse de profondes séquelles et renforce l’ancrage de l’instabilité et d’une corruption devenue systémique.
Les troupes syriennes se retirent en 2005, suite à l’assassinat controversé, dans Beyrouth, de l’ancien premier ministre Rafic Hariri. Cependant, le retrait syrien ne signifie pas la fin de son influence au Liban. Les années sous la tutelle syrienne sont étroitement liées à l'effondrement économique que connaît le Liban actuellement. Enfin, la guerre civile syrienne qui débute en 2011 ajoute une nouvelle pression sur l'économie libanaise. Le conflit syrien provoque un afflux massif de réfugiés au Liban, estimé entre 1,5 et 2 millions de personnes19, ce qui surcharge les infrastructures déjà défaillantes du pays.
Cependant, cette période est aussi très marquée par la présence ou “tutelle syrienne”, prévue dans les accords de Taëf18, ayant mis fin à la guerre civile libanaise. L’accord renforce la mainmise de la Syrie sur le Liban. Damas devient alors le “garant” de la stabilité au Liban, avec un déploiement militaire et un contrôle direct sur les affaires politiques. Sur le plan économique, la tutelle syrienne renforce les pratiques de clientélisme et de favoritisme au sein de l'administration libanaise, avec de nombreux fonctionnaires et politiciens rendant des comptes à Damas. Bien que le Liban attire de nouveau des investissements internationaux, la Syrie s’oppose à des réformes économiques pouvant favoriser la transparence et le développement d'institutions solides. Le système économique reste axé sur l'endettement, alimenté par la reconstruction post-guerre, sans contrôle rigoureux. La présence syrienne laisse de profondes séquelles et renforce l’ancrage de l’instabilité et d’une corruption devenue systémique.
Les troupes syriennes se retirent en 2005, suite à l’assassinat controversé, dans Beyrouth, de l’ancien premier ministre Rafic Hariri. Cependant, le retrait syrien ne signifie pas la fin de son influence au Liban. Les années sous la tutelle syrienne sont étroitement liées à l'effondrement économique que connaît le Liban actuellement. Enfin, la guerre civile syrienne qui débute en 2011 ajoute une nouvelle pression sur l'économie libanaise. Le conflit syrien provoque un afflux massif de réfugiés au Liban, estimé entre 1,5 et 2 millions de personnes19, ce qui surcharge les infrastructures déjà défaillantes du pays.
La période post-guerre civile, entre tentative de reconstruction et influence syrienne.
En 2019, l’État libanais se trouve au bord de la faillite. Tous les indicateurs sont dans le rouge, endettement massif à hauteur de 150 % du PIB20, déficit budgétaire, chute des réserves en devises, fuite des capitaux étrangers et incapacité presque totale à financer les services de base.
La crise éclate en octobre 2019, lorsque le gouvernement propose une série de nouvelles taxes, notamment sur les appels via WhatsApp, l’un des principaux moyens de communication utilisé par les Libanais. En réponse à ce que nombreux considèrent comme une nouvelle provocation d’un régime corrompu et dysfonctionnel, une contestation/révolution populaire s’organise et débute le 17 octobre 2019. Plus d’un million de Libanais descendent dans les rues de plusieurs villes du pays. La thawra21 met en lumière tous ces problèmes systémiques au Liban, et fait naître l’espoir d’un réel changement, malgré des résultats concrets qui restent très limités. Aujourd’hui, la colère (et l’espoir entrevu) n’a pas disparu mais la fatigue semble gagner une population en proie à des difficultés économiques de plus en plus insurmontables.
Sur le plan économique, la situation n’a cessé d’empirer depuis 2019, avec début 2020 la pandémie de Covid-19, puis le 4 août 2020, l’explosion du port de Beyrouth qui a non seulement fait 235 victimes, mais qui a aussi détruit l’une des principales infrastructures du pays. En 2021 et 2022, le Liban fait face à des coupures d’électricité quotidiennes, parfois durant plus de 20 heures (un phénomène qui n’est pas nouveau, mais qui s’est largement amplifié). D’importantes pénuries de carburant et d'électricité paralysent l'économie, tandis que l'État reste incapable de garantir un approvisionnement stable en énergie. En parallèle, la monnaie du pays s'effondre. En 2020, la livre libanaise a chuté de plus de 80 % de sa valeur sur le marché noir, plongeant la population dans l’hyperinflation. Cette dévaluation a un impact dévastateur sur le pouvoir d’achat, entraînant une hausse massive des prix des biens de base, tandis que les salaires restent largement inchangés.
Une note française sur la situation macroéconomique au Liban22 indique que le taux de chômage atteint 30 % en 2023, et même 48 % chez les jeunes. La Banque mondiale estime le taux de pauvreté absolue (<1,90 $ par jour) à 50 % (30 % pour les Libanais et 90 % pour les Syriens). L’accès aux services publics de base est de plus en plus limité et la main-d'œuvre qualifiée fuit le pays.
Enfin, sur le plan politique, le pays se trouve dans l’impasse, car, même si le Hezbollah perd sa majorité au parlement en 2022, la présidence de la République est toujours vacante depuis le départ de Michel Aoun en octobre 2022.
Comme vient le rappeler un rapport de la direction générale du trésor en date du 12 septembre 202423, le modèle économique du Liban, fondé sur une hypertrophie du secteur bancaire et l’attraction de capitaux étrangers, s’est effondré en 2019. Paradoxalement, ce modèle rentier n’a pas été fondamentalement remis en cause et s’est même replié sur sa sur-dépendance à la diaspora libanaise. Le rapport met en avant le poids économique considérable de la diaspora libanaise dont les flux financiers (via les transferts de fonds) représentent 6-7 Md$, soit 30 % du PIB ainsi que celui des recettes touristiques liées aux retours saisonniers estimé à 4-5 Md$, soit 20 % du PIB). Un flux maintenu malgré le contexte de forte émigration (200 000 à 300 000 personnes, majoritairement qualifiées, auraient quitté le Liban depuis 2019).
Malgré ces constats alarmistes, le pays dispose encore de nombreux atouts. Il peut miser sur son capital humain, pour évoluer vers une économie productive qui serait notamment fondée sur le numérique et les services aux entreprises, l’agriculture et l’agroalimentaire, ainsi que l’industrie légère. Le rapport précise que “la mise en place d’un nouveau modèle économique pérenne nécessitera toutefois de nombreux prérequis : la préservation du secteur éducatif, une stabilisation du cadre macroéconomique et financier, l’amélioration de l’environnement des affaires et le redressement des infrastructures, en particulier énergétiques.”
La crise éclate en octobre 2019, lorsque le gouvernement propose une série de nouvelles taxes, notamment sur les appels via WhatsApp, l’un des principaux moyens de communication utilisé par les Libanais. En réponse à ce que nombreux considèrent comme une nouvelle provocation d’un régime corrompu et dysfonctionnel, une contestation/révolution populaire s’organise et débute le 17 octobre 2019. Plus d’un million de Libanais descendent dans les rues de plusieurs villes du pays. La thawra21 met en lumière tous ces problèmes systémiques au Liban, et fait naître l’espoir d’un réel changement, malgré des résultats concrets qui restent très limités. Aujourd’hui, la colère (et l’espoir entrevu) n’a pas disparu mais la fatigue semble gagner une population en proie à des difficultés économiques de plus en plus insurmontables.
Sur le plan économique, la situation n’a cessé d’empirer depuis 2019, avec début 2020 la pandémie de Covid-19, puis le 4 août 2020, l’explosion du port de Beyrouth qui a non seulement fait 235 victimes, mais qui a aussi détruit l’une des principales infrastructures du pays. En 2021 et 2022, le Liban fait face à des coupures d’électricité quotidiennes, parfois durant plus de 20 heures (un phénomène qui n’est pas nouveau, mais qui s’est largement amplifié). D’importantes pénuries de carburant et d'électricité paralysent l'économie, tandis que l'État reste incapable de garantir un approvisionnement stable en énergie. En parallèle, la monnaie du pays s'effondre. En 2020, la livre libanaise a chuté de plus de 80 % de sa valeur sur le marché noir, plongeant la population dans l’hyperinflation. Cette dévaluation a un impact dévastateur sur le pouvoir d’achat, entraînant une hausse massive des prix des biens de base, tandis que les salaires restent largement inchangés.
Une note française sur la situation macroéconomique au Liban22 indique que le taux de chômage atteint 30 % en 2023, et même 48 % chez les jeunes. La Banque mondiale estime le taux de pauvreté absolue (<1,90 $ par jour) à 50 % (30 % pour les Libanais et 90 % pour les Syriens). L’accès aux services publics de base est de plus en plus limité et la main-d'œuvre qualifiée fuit le pays.
Enfin, sur le plan politique, le pays se trouve dans l’impasse, car, même si le Hezbollah perd sa majorité au parlement en 2022, la présidence de la République est toujours vacante depuis le départ de Michel Aoun en octobre 2022.
Comme vient le rappeler un rapport de la direction générale du trésor en date du 12 septembre 202423, le modèle économique du Liban, fondé sur une hypertrophie du secteur bancaire et l’attraction de capitaux étrangers, s’est effondré en 2019. Paradoxalement, ce modèle rentier n’a pas été fondamentalement remis en cause et s’est même replié sur sa sur-dépendance à la diaspora libanaise. Le rapport met en avant le poids économique considérable de la diaspora libanaise dont les flux financiers (via les transferts de fonds) représentent 6-7 Md$, soit 30 % du PIB ainsi que celui des recettes touristiques liées aux retours saisonniers estimé à 4-5 Md$, soit 20 % du PIB). Un flux maintenu malgré le contexte de forte émigration (200 000 à 300 000 personnes, majoritairement qualifiées, auraient quitté le Liban depuis 2019).
Malgré ces constats alarmistes, le pays dispose encore de nombreux atouts. Il peut miser sur son capital humain, pour évoluer vers une économie productive qui serait notamment fondée sur le numérique et les services aux entreprises, l’agriculture et l’agroalimentaire, ainsi que l’industrie légère. Le rapport précise que “la mise en place d’un nouveau modèle économique pérenne nécessitera toutefois de nombreux prérequis : la préservation du secteur éducatif, une stabilisation du cadre macroéconomique et financier, l’amélioration de l’environnement des affaires et le redressement des infrastructures, en particulier énergétiques.”
Le Liban, une influence étrangère omniprésente et un terrain d’expression des rivalités entre puissances au Moyen-Orient
L’actualité récente, et les conséquences de l’influence syrienne au lendemain de la guerre civile libanaise, rappellent constamment la vulnérabilité du Liban face aux évolutions du contexte régional.
Le Liban, du fait de sa mosaïque communautaire complexe, est fortement affecté par un ensemble d’enjeux régionaux qui compromettent sa souveraineté nationale et son développement économique. La question palestinienne d’abord, avec l’arrivée massive de réfugiés après 1948, puis au cours des différentes guerres israélo-arabes, a bouleversé les équilibres et exacerbé les tensions internes, notamment pendant la guerre civile, rendant difficile la construction d'une identité nationale unifiée.
La mainmise syrienne sur le Liban a, nous l’avons vu, restreint l'autonomie politique libanaise, et alimenté des rivalités encore très présentes entre factions pro-syriennes et anti-syriennes qui ont durablement entravé le consensus nécessaire à une stabilité politique pourtant indispensable.
En parallèle, les nombreux conflits avec le voisin israélien ont été dévastateurs pour le Liban, en particulier l’occupation du sud Liban de 1982 à 2000. L’occupation prend fin avec l’envoi, sous l’égide des Nations Unies, de la Force Intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) et la mise en œuvre d’une zone tampon de 650 km² entre la frontière libano-israélienne et la rivière Litanie. La guerre de 200624 a également fragilisé le pays et marqué les citoyens. Le 12 juillet 2006, le Hezbollah libanais enlève deux militaires israéliens dans la zone frontalière entre le Liban et Israël, dans le but d’obtenir un échange de prisonniers. En réponse, Israël lance une offensive sur tout le pays, à laquelle il s’était préparé de longue date. Un ensemble d’infrastructures clés (routes, ponts, aéroport, ports, usines, dépôts de carburants) sont bombardés. Israël cible particulièrement le sud du pays, Baalbek et la banlieue sud de Beyrouth, et fait près de 1200 morts, plus de 4000 blessés et près d’un million de déplacés. Après 33 jours, la résolution 1701 du conseil de sécurité de l’ONU met fin au conflit. Il s’agit d’un nouvel événement traumatisant pour les Libanais, qui laisse le pays dans un état de vulnérabilité chronique.
Enfin, les ingérences iraniennes dans le paysage politique libanais, principalement à travers son soutien au Hezbollah, constituent une dimension essentielle de la crise libanaise, et directement imbriquée dans le conflit latent avec Israël. Le Hezbollah, fondé dans les années 1980 avec l'aide de l'Iran, a d’abord émergé comme un mouvement de résistance face à l’occupation israélienne, mais a rapidement évolué pour devenir une force politique et militaire incontournable au Liban. Le soutien de l'Iran au “parti de dieu”25, tant sur le plan financier que militaire, a permis au Hezbollah de se doter d’un arsenal conséquent, lui permettant de rivaliser (puis de dépasser) avec les forces armées libanaises et d’asseoir son pouvoir au sein de l'État. Cette dynamique place le pays dans un alignement géopolitique dangereux, dans lequel le Liban fait office d'arrière-cour dans la stratégie de “proxies”26 déployée par l’Iran dans sa lutte contre Israël.
L’emprise territoriale du Hezbollah au Liban est conséquente, ses forces se concentrant principalement dans le sud-liban, de la banlieue sud de Saïda à la frontière sud du pays (et sur toute sa largeur). Ses membres sont également présents dans la quasi-totalité du quart nord-est du Liban. Cette forte présence au sud du pays est essentielle pour expliquer les événements actuels et les bombardements israéliens qui ciblent le Liban depuis le 20 septembre 2024. D’après le gouvernement israélien, ces frappes visent à anticiper la menace que fait peser le “parti de dieu” sur le nord de son territoire, dont les habitants ont été évacués, suite à des frappes du Hezbollah dans la continuité des attaques du 7 octobre 2023 perpétrées par le Hamas.
Le Liban, du fait de sa mosaïque communautaire complexe, est fortement affecté par un ensemble d’enjeux régionaux qui compromettent sa souveraineté nationale et son développement économique. La question palestinienne d’abord, avec l’arrivée massive de réfugiés après 1948, puis au cours des différentes guerres israélo-arabes, a bouleversé les équilibres et exacerbé les tensions internes, notamment pendant la guerre civile, rendant difficile la construction d'une identité nationale unifiée.
La mainmise syrienne sur le Liban a, nous l’avons vu, restreint l'autonomie politique libanaise, et alimenté des rivalités encore très présentes entre factions pro-syriennes et anti-syriennes qui ont durablement entravé le consensus nécessaire à une stabilité politique pourtant indispensable.
En parallèle, les nombreux conflits avec le voisin israélien ont été dévastateurs pour le Liban, en particulier l’occupation du sud Liban de 1982 à 2000. L’occupation prend fin avec l’envoi, sous l’égide des Nations Unies, de la Force Intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) et la mise en œuvre d’une zone tampon de 650 km² entre la frontière libano-israélienne et la rivière Litanie. La guerre de 200624 a également fragilisé le pays et marqué les citoyens. Le 12 juillet 2006, le Hezbollah libanais enlève deux militaires israéliens dans la zone frontalière entre le Liban et Israël, dans le but d’obtenir un échange de prisonniers. En réponse, Israël lance une offensive sur tout le pays, à laquelle il s’était préparé de longue date. Un ensemble d’infrastructures clés (routes, ponts, aéroport, ports, usines, dépôts de carburants) sont bombardés. Israël cible particulièrement le sud du pays, Baalbek et la banlieue sud de Beyrouth, et fait près de 1200 morts, plus de 4000 blessés et près d’un million de déplacés. Après 33 jours, la résolution 1701 du conseil de sécurité de l’ONU met fin au conflit. Il s’agit d’un nouvel événement traumatisant pour les Libanais, qui laisse le pays dans un état de vulnérabilité chronique.
Enfin, les ingérences iraniennes dans le paysage politique libanais, principalement à travers son soutien au Hezbollah, constituent une dimension essentielle de la crise libanaise, et directement imbriquée dans le conflit latent avec Israël. Le Hezbollah, fondé dans les années 1980 avec l'aide de l'Iran, a d’abord émergé comme un mouvement de résistance face à l’occupation israélienne, mais a rapidement évolué pour devenir une force politique et militaire incontournable au Liban. Le soutien de l'Iran au “parti de dieu”25, tant sur le plan financier que militaire, a permis au Hezbollah de se doter d’un arsenal conséquent, lui permettant de rivaliser (puis de dépasser) avec les forces armées libanaises et d’asseoir son pouvoir au sein de l'État. Cette dynamique place le pays dans un alignement géopolitique dangereux, dans lequel le Liban fait office d'arrière-cour dans la stratégie de “proxies”26 déployée par l’Iran dans sa lutte contre Israël.
L’emprise territoriale du Hezbollah au Liban est conséquente, ses forces se concentrant principalement dans le sud-liban, de la banlieue sud de Saïda à la frontière sud du pays (et sur toute sa largeur). Ses membres sont également présents dans la quasi-totalité du quart nord-est du Liban. Cette forte présence au sud du pays est essentielle pour expliquer les événements actuels et les bombardements israéliens qui ciblent le Liban depuis le 20 septembre 2024. D’après le gouvernement israélien, ces frappes visent à anticiper la menace que fait peser le “parti de dieu” sur le nord de son territoire, dont les habitants ont été évacués, suite à des frappes du Hezbollah dans la continuité des attaques du 7 octobre 2023 perpétrées par le Hamas.
Pour conclure...
Au moment où nous écrivons ces lignes, la situation ne cesse de se dégrader. Israël, qui frappe désormais Beyrouth et le nord du Liban, est parvenu à abattre le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah mercredi 27 septembre. La mort de ce dernier, à la tête de l’organisation depuis 1992, constitue un événement géopolitique majeur. Au Liban, sa disparition pourrait entraîner un bouleversement des équilibres politiques dans le pays, avec une possible réduction de l’influence du groupe chiite, et ce malgré la solidité structurelle de ce dernier. Plus largement, la mort de Hassan Nasrallah constitue un coup porté à l’influence de Téhéran et à son principal proxy. Israël semble percevoir une chance unique d’affaiblir durablement le Hezbollah. On peut donc craindre une intensification du conflit, notamment au lendemain de la frappe lancée (près de 200 missiles27) par l’Iran ce mardi 1er octobre et visant le territoire israélien (en réponse à la mort de Nasrallah). Le gouvernement de Netanyahu semble déterminé à profiter de son avantage stratégique, et du soutien intangible des États-Unis pour continuer à frapper le Liban. À noter également, l’absence de réaction des pays membres de la ligue arabe. Une nouvelle fois, le pays qui se trouve déjà dans une situation économique et politique très précaire, doit faire face au retour de la guerre sur son sol. Une situation qui fait craindre le pire et a déjà poussé près d’un million de Libanais à l’exode28. L’illustration dramatique d’un Liban pris en étau entre une situation politique interne dans l’impasse et un positionnement au cœur des tensions qui affectent la région.
- France info. (2023, 5 août). Explosion à Beyrouth : les Libanais réclament encore justice. https://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/liban/explosions-a-beyrouth/explosion-a-beyrouth-les-libanais-reclament-e ncore-justice_5991545.html
- Sénat français. (2023). Situation du Liban et perspective de sortie de crise. (Exposé des motifs). https://www.senat.fr/leg/exposes-des-motifs/ppr23-233-expose.html
- En plus de ratifier les lois, ils élisent le président de la République et votent la confiance au gouvernement.
- Le Grand Liban de 1920 marque les frontières de l'État libanais moderne, qui perdurent jusqu'à l'indépendance en 1943 et jusqu'à aujourd'hui. Cette expansion territoriale a également posé les bases des tensions confessionnelles qui marqueront l’histoire du Liban en intégrant des populations diverses aux identités religieuses variées (chrétiens, sunnites, chiites, druzes notamment).
- Le Douarin, L. (2024). Déconstruire un récit impérial : le mythe Sykes-Picot. Géoconfluences. https://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/a-la-une/carte-a-la-une/sykes-picot
- Terme qui désigne les personnes appartenant à la communauté chrétienne d'origine syrienne.
- El Bacha, F. (2019, 21 novembre). Le Pacte National et l'histoire du Liban. Libnanews. https://libnanews.com/liban-pacte-national-histoire/
- Raji, W. (2018). Yearbook of International Religious Demography. The Lebanese Demographic Reality.
- Ces chiffres sont à considérer avec une grande prudence en l’absence de recensement officiel mais aussi d’une possible instrumentalisation des chiffres par les partis politiques.
- Trésor Public. (2024, 12 septembre). Les perspectives de l'économie libanaise. https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/LB/notes-sectorielles
- Rouxel, M. (2017, 2 octobre). Brève histoire de l'industrie touristique au Liban de la fin du XIXe à aujourd'hui. Les Clés du Moyen-Orient. https://www.lesclesdumoyenorient.com/Breve-histoire-de-l-industrie-touristique-au-Liban-de-la-fin-du-XIXe-a-aujourd.html
- Prost-Tournier, J.-M. (1974). Le Liban, premier pays touristique du Moyen-Orient arabe. Géocarrefour, 49(4), 369-376. https://www.persee.fr/doc/geoca_0035-113x_1974_num_49_4_1661
- Intervention de troupes américaines au Liban. (2024). Université de Sherbrooke. https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMEve/1289
- Idéologie affirmant la nécessité d'unir le monde arabe et qui a donné naissance, après la Seconde Guerre mondiale, à des mouvements politiques et à une éphémère République arabe unie (1958-1961) dominée par l'Égypte de Nasser.
- Le conflit israélo-arabe est le nom donné aux relations tendues entre l'État d'Israël et les États arabes environnants, depuis la création d'Israël le 14 mai 1948. Il en résulte différents conflits armés : la guerre de 1948, la guerre de Suez en 1956, la guerre des Six Jours en 1967, la guerre d'usure en 1967, la guerre du Kippour en 1973, la première guerre du Liban en 1982, et la seconde guerre du Liban en 2006.
- L'Orient-Le Jour. (2020, 13 avril). Le 13 avril 1975 dans la presse : un dimanche noir, plusieurs récits. https://www.lorientlejour.com/article/1165352/le-13-avril-1975-dans-la-presse-un-dimanche-noir-plusieurs-recits.html
- Labaki, B., & Abou Rjeily, K. (1995). Bilan des guerres du Liban, 1975-1990. Population, 50(1), 25-50. https://www.persee.fr/doc/pop_0032-4663_1995_num_50_1_5931
- Université de Sherbrooke. (2024.). Signature de l'accord de Taëf sur la paix au Liban. Perspective Monde. https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMEve/477
- Khoury, B. E. S. (2017). Le Liban et la question palestinienne. Outre-Terre, (3), 178-184. Traduit de l’italien par E. Feingold. https://doi.org/10.3917/outre.017.0178
- International Monetary Fund. (2019, 10 juillet). Lebanon: Staff concluding statement of the 2019 Article IV mission. https://www.imf.org/fr/News/Articles/2019/07/02/mcs070219-lebanon-staff-concluding-statement-of-the-2019-article-iv-mission
- Ce terme signifie littéralement « révolution » en arabe.
- Direction générale du trésor (2024, 27 juin). Situation macroéconomique et financière du Liban. https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/LB/cadrage-general
- Trésor Public. (2024, 12 septembre). Les perspectives de l'économie libanaise. https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/LB/notes-sectorielles
- Le Monde diplomatique. (n.d.). Guerre du Liban. https://www.monde-diplomatique.fr/index/sujet/guerredulibanb
- Parti d’allah, en arabe.
- Institut EGAP. (2024, 15 avril). L’Iran ou les limites de la stratégie des proxies. https://www.institut-ega.org/l/l%E2%80%99iran-ou-les-limites-de-la-strategie-des-proxies/
- TV5 Monde. (2024, 1er octobre). Israël et Iran échangent des menaces après le tir de 200 missiles par Téhéran. https://information.tv5monde.com/international/israel-et-iran-echangent-des-menaces-apres-le-tir-de-200-missiles-par-teheran-2742357
- France info. (2024, 1er octobre). Guerre au Proche-Orient : Le nombre de déplacés au Liban depuis un an pourrait atteindre un million, estime le Premier ministre. https://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/israel-palestine/guerre-au-proche-orient-le-nombre-de-deplaces-au-liban-depuis-un-an-pourrait-atteindre-un-million-estime-le-premier-ministre_6808759.html