Alors que l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie sévit depuis presque un an, nous avons décidé de faire le point sur l'évolution de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), le pendant militaire de la Communauté des États indépendants, depuis la création du Traité de sécurité collective en 1992. L'OTSC sert notamment à la Russie dans sa guerre en Ukraine, la Biélorussie laissant à Moscou libre-accès de son territoire aux forces russes dans ce cadre.
Regroupant la Russie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, la Biélorussie et l'Arménie, l'OTSC demeure un outil d'influence russe dans la sécurité des États qu'elle considère comme faisant partie de sa sphère d'influence. Cet outil semble perdre de l'ampleur, à mesure que l'Organisation de Coopération de Shanghai (OCS), menée par la Chine, prend de l'ampleur au sein de la région centre-asiatique, considérée comme le "ventre mou" de la Russie.
De plus, ce bloc "politico-militaire" est confronté à des divisions internes, notamment à cause des affrontements arméno-azerbaïdjanais au Haut-Karabagh entre 2020 et 2022 : malgré la demande d'assistance de l'Arménie face à l'agression azerbaïdjanaise de son territoire, aucune opération de maintien de la paix n'a été déployée dans le cadre de l'OTSC, alors que cela avait été accordé au Kazakhstan en janvier 2022 dans le cadre de fortes manifestations populaires. Cela a d'ailleurs conduit au refus de Erevan d'héberger des exercices militaires de l'Organisation, et de privilégier une mission d'observation civile de l'UE à sa frontière plutôt qu'une mission civile de l'OTSC. La reprise de l'agression russe de l'Ukraine en février 2022 semble également mettre à mal l'avenir de l'Organisation, certains membres tentant de prendre leurs distances de Moscou. Le président kazakh Tokayev, qui avait pourtant fait appel à la Russie et à l'OTSC lorsque des milliers de personnes étaient descendues dans la rue pour réclamer sa démission et la baisse des prix du pétrole, refuse de reconnaître l'indépendance des républiques autoproclamées de Donetsk et de Louhansk, et a envoyé, à l'instar du Kirghizistan et de l'Arménie, de l'aide humanitaire à l'Ukraine. Cette prise de distance reste néanmoins à surveiller, car le Kazakhstan, se souhaitant attractif pour les investisseurs, reste un État à la politique extérieure multivectorielle tout en maintenant des liens forts avec la Russie.
Bonne lecture !
Regroupant la Russie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, la Biélorussie et l'Arménie, l'OTSC demeure un outil d'influence russe dans la sécurité des États qu'elle considère comme faisant partie de sa sphère d'influence. Cet outil semble perdre de l'ampleur, à mesure que l'Organisation de Coopération de Shanghai (OCS), menée par la Chine, prend de l'ampleur au sein de la région centre-asiatique, considérée comme le "ventre mou" de la Russie.
De plus, ce bloc "politico-militaire" est confronté à des divisions internes, notamment à cause des affrontements arméno-azerbaïdjanais au Haut-Karabagh entre 2020 et 2022 : malgré la demande d'assistance de l'Arménie face à l'agression azerbaïdjanaise de son territoire, aucune opération de maintien de la paix n'a été déployée dans le cadre de l'OTSC, alors que cela avait été accordé au Kazakhstan en janvier 2022 dans le cadre de fortes manifestations populaires. Cela a d'ailleurs conduit au refus de Erevan d'héberger des exercices militaires de l'Organisation, et de privilégier une mission d'observation civile de l'UE à sa frontière plutôt qu'une mission civile de l'OTSC. La reprise de l'agression russe de l'Ukraine en février 2022 semble également mettre à mal l'avenir de l'Organisation, certains membres tentant de prendre leurs distances de Moscou. Le président kazakh Tokayev, qui avait pourtant fait appel à la Russie et à l'OTSC lorsque des milliers de personnes étaient descendues dans la rue pour réclamer sa démission et la baisse des prix du pétrole, refuse de reconnaître l'indépendance des républiques autoproclamées de Donetsk et de Louhansk, et a envoyé, à l'instar du Kirghizistan et de l'Arménie, de l'aide humanitaire à l'Ukraine. Cette prise de distance reste néanmoins à surveiller, car le Kazakhstan, se souhaitant attractif pour les investisseurs, reste un État à la politique extérieure multivectorielle tout en maintenant des liens forts avec la Russie.
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