Bichkek et Douchanbé continuent de s'accuser mutuellement de violer le cessez-le-feu en place depuis le 16 septembre, le nombre de victimes kirghizes est monté en ce dimanche à 36 morts et 134 blessés. Le Tadjikistan n'a de son côté pas communiqué ses pertes.
La frontière tadjiko-kirghize, longue de 917 km - dont 414 km disputés -, est le théâtre d'affrontements réguliers entre villageois kirghizes et tadjiks depuis les indépendances des deux États, qui n'arrivent pas à se mettre d'accord. Le Kirghizistan légitime le découpage soviétique de 1954 (incluant l'enclave tadjike de Vorukh au sein de son territoire), quand le Tadjikistan revendique celui de 1936.
Les deux pays, majoritairement recouverts de montagnes, se disputent les terres à pâturages et la gestion des fleuves dans la vallée la plus fertile et la plus densément peuplée d'Asie centrale, où la population ne cesse de croître et où l'économie repose essentiellement sur l'agriculture. Par ailleurs, la géographie complexe de cette région représente une grande menace pour ces pays centre-asiatiques, car elle facilite les passages clandestins (notamment de groupes armés djihadistes) et le trafic illicite (qui finance souvent les cellules dormantes de ces groupes).
Bien que les affrontements soient réguliers, leur intensité ne cesse de croître depuis 2021 avec l'utilisation d'armes lourdes et le bombardement de villes frontalières.
Nous avons réalisé une carte qui synthétise la situation entre ces deux États dans une région en forte tensions.